Les dix points pour bien investir en Private Equity

L’univers du Private Equity séduit un nombre croissant d’investisseurs désireux de diversifier leur portefeuille et d’obtenir de la performance.

Toutefois, ce secteur demeure exigeant et s’adresse à ceux qui prennent le temps d’analyser en profondeur chaque opportunité. Derrière l’attrait de rendements élevés, la réalité est souvent bien plus nuancée.

Voici dix réflexes clés à adopter avant de s’engager dans un fonds de Private Equity.

1. 

Il est essentiel de se pencher sur l’historique des fonds : combien ont été levés, sur quelles périodes, et quels multiples ou TRI ont été obtenus, non seulement en moyenne mais aussi pour chaque millésime. La variabilité des résultats d’une année à l’autre révèle la solidité du modèle d’investissement.

Comprendre les causes de ces écarts s’avère indispensable.

2. 

Une performance passée n’a de valeur que si l’on comprend ses ressorts.

Les meilleurs gérants s’appuient sur un sourcing structuré, souvent par secteur ou zone géographique, parfois épaulé par des équipes spécialisées. Il faut aussi analyser les leviers de création de valeur : croissance interne, opérations de croissance externe, ou redressement opérationnel ?

Enfin, il convient de distinguer la compétence de l’équipe de l’effet d’un contexte de marché favorable.

3. 

Une approche qui a fonctionné dans un environnement de taux bas et de liquidités abondantes n’est pas forcément adaptée à une conjoncture marquée par la hausse des taux, l’incertitude géopolitique et une croissance ralentie.

Il est important de vérifier si la stratégie du fonds repose sur des tendances structurelles durables (digitalisation, transition énergétique, vieillissement démographique) ou sur des phénomènes passagers. Investir en private equity s’apparente à une course d’endurance.

4. 

Le facteur humain est central dans le Private Equity. Il faut vérifier que les principaux responsables de la performance passée sont toujours présents. La stabilité de l’équipe est cruciale, tout comme leur implication financière personnelle (« skin in the game »).

Ce que les gérants risquent de perdre importe souvent plus que ce qu’ils peuvent gagner.

5. 

Les frais en Private Equity sont souvent opaques, alors qu’ils ont un impact considérable sur la performance nette. Il est indispensable de détailler chaque couche de frais : gestion du fonds principal, frais du véhicule intermédiaire, frais de structuration, et carried interest (jusqu’à 20% des gains au-delà d’un seuil).

Il est pertinent de simuler différents scénarios pour déterminer à partir de quel niveau la surperformance profite réellement à l’investisseur.

6. 

Il existe fréquemment un écart entre le montant souscrit et la part effectivement investie dans les fonds sous-jacents. Certains produits, notamment à destination des particuliers, n’allouent que 80 à 85% du capital collecté aux investissements, le reste étant consacré à la trésorerie ou aux frais.

Les fonds institutionnels, eux, visent souvent un taux d’investissement supérieur à 100% grâce à la sursouscription et au recyclage de capital. Cet écart pèse sur la performance finale, au même titre que les frais.

7. 

Il est fréquent que la communication des produits de Private Equity entretienne la confusion entre la performance attendue pour l’investisseur (par exemple 12% net annuel) et celle des fonds sous-jacents (parfois 20% brut ou plus).

Cette différence s’explique par les frais, la gestion progressive des appels de fonds et la trésorerie. Il est donc crucial de recalculer le niveau de performance nécessaire des fonds sous-jacents pour atteindre la cible affichée, et de vérifier si ce niveau a déjà été atteint dans des contextes économiques similaires.

8. 

Les gestionnaires de véhicules multi-stratégies ou multi-fonds jouent un rôle de sélectionneur, distinct de celui de l’investisseur direct. Leur expérience, leur méthode et leur indépendance doivent être scrutées. Ont-ils une vision globale et une expérience étendue des cycles du Private Equity ?

Consacrent-ils suffisamment de temps à la sélection ? Leur engagement financier personnel dans les fonds recommandés est aussi un gage d’alignement d’intérêts.

9. 

Le Private Equity comporte un risque élevé de perte en capital et présente la plus grande dispersion de performances parmi les classes d’actifs. L’écart entre les meilleurs et les moins performants peut être considérable. Les fonds sont généralement illiquides pendant dix ans, avec des flux de trésorerie imprévisibles.

Il faut donc évaluer sa capacité à immobiliser une partie de son patrimoine sur une longue durée et à supporter des années sans rendement apparent. Le rendement espéré est une compensation, non une garantie.

10. 

L’ouverture du Private Equity aux investisseurs particuliers s’accompagne parfois d’une simplification excessive, au détriment de la rigueur. Promesses de stabilité, accès facilité, frais dissimulés : plus un produit semble accessible, plus il faut faire preuve de prudence.

Derrière l’ingénierie financière, l’essentiel demeure la sélection rigoureuse des gérants, des stratégies éprouvées, du temps, du talent et peu de marketing.

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Bruno

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